Je ne suis point née forte, hélas,
Mais la vie, lente et souveraine,
Fit de mes pleurs un chant de grâce,
Et de mes nuits, un peu de Verlaine.
Sous chaque épreuve, un doux éclat,
Sous chaque chute, une prière,
Et quand le monde me trahit bas,
Je me relève, un peu plus fière.
Je ne suis pas sans maladresse,
Je parle trop, je me retiens,
Mon cœur s’égare, cherche en vain
Le calme au fond de la tendresse.
Je suis de brume et de clarté,
De feu discret, d’ombre sincère,
Un peu d’enfant, un peu de mère,
Un peu d’orgueil, de vérité.
Je ne veux plaire à nulle foule,
Mais effleurer l’âme, en secret,
Et si l’amour parfois s’écroule,
Je garde en moi ce qu’il promet.
J’aime sans peur, sans artifice,
D’un don entier, d’un cri loyal,
Et si je pars, c’est sans supplice,
Le cœur apaisé, presque égal.
Je ne veux plus qu’être moi-même,
Sous les masques du monde vain,
Et dans le vent, comme un poème,
Rester fidèle à mon chemin.