Bonsoir à tous les naïfs, à ceux qui les ont engendrés, à ceux qui les manipulent et les conditionnent.
C’est feu le père Noël qui s’adresse à vous. Même si j’ai eu une pléthore d’esclaves volontaires, scribes et surtout scribesses, à mes pieds, je suis obligé de prendre moi-même la plume compte tenu du contexte : licenciement total ! Mais, peu rodé à l’usage de la dernière version de Word, j’ai profité d’un crétin bénévole pour qu’il mette au propre ma bafouille, que voici !
Ce courrier est une mise au point avec tous les terriens qui n’ont rien d’autre à foutre que de perdre leur temps sur de bien futiles sujets. Il s’impose, suite à ce que m’a raconté un pote qui a élu domicile en prison ; déménagement nécessité pour s’extraire de la vindicte populaire, suite à son accusation de « pédophilie » ! Je préfère le dire, je ne connaissais pas trop le sens de ce mot étrange avant qu’il ne m’explique un peu le truc. Si j’ai bien compris, en fait, il est plutôt comme moi sur le fond : il aime les animaux, les petits animaux. Moi je suis aquariophile, lui est pédophile. C’est une histoire de passion, de collection, comme d’autres sont émétoaérosagophiles en collectionnant les sacs à vomi, non utilisés ! Ou d’autres encore sont hémophiles, donc… vampires. C’est tout ce que j’ai compris, sur le coup.
« À ce qu’il se dit, tu prends ta retraite ? », m’a-t-il lâché ! Je suis resté sans voix devant une allégation aussi stupide. C’est dingue comme idée, puisque je n’ai jamais rien foutu de ma vie ! Sauf à raison d’un soir par an, le temps de cinq heures de balades ou à peine plus, dans quelques endroits assez peinards, sachant que je suis interdit de séjour en Afghanistan, en Mauritanie, en Arabie Saoudite, en Corée du Nord, en Algérie, en Turquie… et même en Palestine, au Japon, et j’en passe. Avant j’étais banni de Chine aussi. Mais depuis que certains ont compris, là-bas, qu’en laissant tomber les histoires de petit jésus pas assez représentatives du polythéisme syncrétique si populairement admis, il y a des montagnes de yuan sonnants et trébuchants à se faire, je suis devenu la vedette des influenceurs locaux. Il n’y a pas à dire, le communisme n’est plus ce qu’il était, et cela m’a fait faire des temps de voyages en plus, et m’a obligé à trouver des nuées de pandas en peluche et des qipaos à gogo pour répondre aux demandes.
Mais bon, revenons-en à cette fake news de retraite. Pour les crasses en calcul, si vous prenez mes 1700 ans d’existence, en supposant que j’aurai bossé chaque nuit des 24 au 25 décembre, ce qui est vraiment très loin d’être le cas compte tenu des vicissitudes de l’histoire humaine, je cumule à peine 5 ans de travail d’un mec (désolé, mesdames, je suis sexé !) qui, en France, bosse 35 heures par semaine, là où ledit mec le fait durant 40 ou 45 ans !
Vous ne me croyez pas ? Alors… 5 h x 1700 ans = 8500 heures, d’un côté. 35 h x 52 semaines = 1820 heures, d’un autre côté. Vous remarquerez que je suis sympa puisque je compte comme temps de travail les congés payés, les arrêts maladie et simulacres, les absences pour les rendez-vous chez le dentiste du petit qui a mal aux dents et chez le coiffeur pour monsieur qui a mal aux cheveux, les minutes de retard à l’arrivée et celles de départ précoce, les temps de souris qui dansent quand le chat n’est pas là, les pauses café, recafé et rererererecafé, les moments de lecture et d’envoi de SMS, mails, appels et autres convivialités personnelles et virtuelles, les jours et semaines de grève, les heures passées à regarder les matchs, etcétéra. Mais, comme de mon côté j’ai tout autant procrastiné, ça me parait de bonne guerre. Passons donc au final : 8500 heures/par 1820 heures = à peine 5 ans. Comme je vous le disais.
Donc, moi, fantôme de l’ombre héritière de Nicolas de Myre, partir à la retraite, c’est du grand comique ! En poursuivant avec l’exemple français, même les policiers, surveillants de prison, douaniers, contrôleurs aériens, égoutiers… travaillent infiniment plus que moi, tout en étant réputés être, pourtant, ceux qui partent le plus tôt parmi les fonctionnaires. C’est dire ! En plus, Nicolas DE MYRE… ça ne vous choque pas ? DE MYRE ? Avec un nom pareil ? Évêque, en plus (de Myre évidemment !) ? J’ai quand même gardé de ce saint Nicolas quelques principes d’une bonne hygiène de vie. Pourquoi se salir les mains à bosser quand de bons mots et gestes suffisent, en ce faisant nourrir gratis si on sait y faire ?
Enfin bref, en soit tout cela est déjà risible. Mais, quand mon ami m’a raconté la suite des cancans de basses-fosses et autres cachots, j’ai plus que pouffé. Il se serait dit, par messages cryptés peu licites venus de l’extérieur, que je serais parti plus tôt à la retraite à cause de diverses « difficultés ». C’est fou tous les cancans que les hors prisons font entrer dans les cellules ! Rien que d’entendre de la bouche de mon pote quelques-unes de ces prétendues difficultés, j’ai commencé à mouiller mes dessous de rire :
Vous l’avez compris, cette histoire de retraite et de prétextes n’est que cancans de cellules. Que je peux comprendre venant de personnes qui ne savent pas trop quoi faire de leur vie, vu les brillantes perspectives d’avenir qui s’annoncent à elles ! Comme pour mon pote, par exemple.
Au fait, s’il est devenu un ami, c’est que j’avais besoin d’y voir plus clair. Je dois l’avouer, je n’ai aucune affinité avec les merdeux et les pisseuses. Les mômes, ce n’est pas mon truc en réalité. Si j’ai trouvé le job distractif, c’est que j’aime bien les animaux, les rennes en particulier, et les lutins aussi, qui en sont finalement assez proches, par l’intelligence au moins. Où en étais-je ? Ah oui, les mômes. En fait, j’ai découvert que, depuis quelque temps, ils font l’objet de plus en plus d’attention, ici et là dans le monde. Avant, on s’en foutait des mômes. Un de moins, et hop… on se repurgeait pour en faire dix de plus. Ça, c’était avant le snobisme de la tendance féministe qui se développe allégrement, depuis qu’on a laissé croire au sexe faible qu’il n’est peut-être pas si faible. C’était du temps où il fallait bien que les femmes servent à quelque chose. N’empêche qu’il y a encore des tas d’endroits où je n’ai jamais mis les pieds parce qu’on s’en fout, toujours et allègrement, des mômes, ou des femmes, ou des deux. J’y suis persona non grata, vraiment ! Ce qui m’arrange. Cette apparition subite de droits de l’enfant, comme si les enfants avaient une tête à faire du droit, et d’étranges mots nouveaux à propos de gens comme mon pote, m’a intrigué, vraiment. Alors, vous comprenez… comme j’avais l’occasion de discuter avec ce mec, lui aussi persona non grata, j’en ai profité, et nous avons sympathisé.
J’avais besoin de comprendre cet anachronisme. Je n’aime pas les enfants, je n’en ai pas (d’où mon nom de « père ») et on m’adore. Lui adore les enfants, il en a, et on le blâme ! Intrigant, non ? Mais je crois savoir pourquoi, maintenant, car lui il aime bien tripoter leur petit zizi, m’a-t-il dit, car ça rendrait le sien plus gros. Je pense que c’est ce côté un peu « sexe » qui doit déranger des esprits pudibonds. Je trouve tout ça curieux, mais, en même temps, je ne comprends pas bien cette envie de tripotage de zizi, sans doute parce que ce n’est pas du tout mon trip. J’espère quand même que mon pote se lave les mains, après. Je lui ai vivement conseillé, car une blennorragie gonococcique ou une Chlamydia trachomatis… c’est vite attrapé, même si je ne suis pas expert dans ce qui traîne sous les prépuces de petit zizi.
Ce qu’est j’ai appris, dans tout ça, c’est que je ne suis pas pédophile, alors que l’on me croit adorer les mômes, mais plutôt pédophobe, alors que personne ne m'imagine ne pas les aimer.
Bon ! Pour être totalement clair, il est vrai que trop de gamins m’ont franchement gonflé, et c’est aussi une raison très valable pour ne plus les supporter. La vue seule d’une lettre émanant d’un enfant me donne la rougeole et me rend blême à la fois ! Je n’en peux plus de ces dessins débiles et de ces mots neuneus. JE N’EN PEUX PLUS ! Pour ceux que ça choquerait, voici le genre de message que je reçois si fréquemment, ils vont comprendre.
Charmantes têtes blondes, n’est-ce pas ? Je rêve de les déblondifier avec mon Braun Series 9, la Rolls-Royce des rasoirs que j’ai achetée pour couper court ma barbe scrotale, car j’en avais plein les bur*** de me la coincer dans ma braguette. Super efficace le Série 9 !
C’est que ces p’tits culs et ces sans tétons sont d’une audace et d’un effronté qui me rase vraiment. Il y a peu, je leur apportais une orange ou une mandarine et ils étaient ravis. Maintenant, il me faut une à deux hottes par môme, et ils sont quand même complètement blasés. Comme le monde change !
Pour être définitivement clair dans cet ultime message, il reste une troisième raison justifiant mon impérieux besoin de quitter la scène des futilités en tous genres, si chères aux humains : j’en ai marre de supplanter certains parents dans un moment qui devrait être merveilleux dans le lien qu’ils pourraient avoir avec leurs enfants. Ça m’insupporte de voir certains gamins colériques devant leurs cadeaux, piégés dans le cercle infernal du « toujours plus », alors que leurs parents se saignent pour leur offrir quelque chose. Manipulés, conditionnés, ils deviennent trop souvent des consommateurs compulsifs et gaspilleurs, parce qu’ils n’ont pas pu voir l’amour et l’effort que cela nécessite de la part de leur parent. C’est bien dit, non ? Comme je suis un acteur de poids dans ce processus du verbiage, je me dois d’évoquer cette raison totalement bidon. J’ai piqué le principe de cette idée chez Total, enfin… TotalEnergies ; vous savez, la boite qui vous fait la morale en disant que vous n’êtes pas à Versailles chez vous (comme si vous ne l’aviez pas remarqué !) alors qu’elle engrange de gigantesques super profits aux dépens de la misère du monde.
Bon, vous l’avez noté, pour la petite larme, c’est fait. Reste que les seuls gamins que j’adore, finalement, ce sont ceux que je ne connais pas, qui ne m’écrivent pas, qui ne me demandent rien et qui ne viennent pas empuantir mon pantalon rouge avec leurs culottes et leurs couches pas très clean ; ou salir ma tunique de leurs mains pleines de pâtes à tartiner, qu’il s’agisse de vrai chocolat, de jus de sol ou de surplus de couches. Ces gamins-là, au moins, ils ne me gonflent pas avec leurs histoires de princes et de princesses. Je parierais presque qu’eux, au moins, ne deviendront pas de gros hypocrites qui bavent à en crever de jalousie et d’envie devant les riches tout en leur crachant dessus à la première occasion ; ils sauront que princes et princesses sont de sales parasites qui ne foutent rien et vivent aux dépens de ceux qui les écoutent ! Non, mais !
Voilà, c’est bon, vous le savez, je l’ai dit… je ne suis pas un gentil. Je ne fais plus semblant de l’être. Je suis très précisément et exactement un prince, à ma manière, un vrai profiteur à la solde de lobbying douteux, de salopards sans scrupules prêts à tout pour engranger de juteux profits. Je n’ai jamais modéré mes efforts pour abonder toujours plus en ce sens, croyez-moi. Par exemple, le coup de mon clonage à l’infini pour assurer mon omniprésence ! Pensez, jusqu’à sept ou dix fois moi dans la même galerie marchande, la même rue. Multipliez ça par le nombre de rues, puis de villes, puis de pays… et vous saurez le nombre de zozos et même de zozottes (qui, sur ce coup, sont nettement moins féministes !) à qui je donne la piécette au lance-pierre pour qu’ils se ridiculisent comme des cons en se confrontant à la masse grouillante de bidochons abêtis.
Je ne suis pas un gentil, c’est vraiment vrai. D’ailleurs, c’est filmographiquement bien connu, je suis une ordure. Donc, je compte bien le rester, mais autrement, sans môme, sans guirlande, sans dorures que je déteste aussi, sans lutins. J’adore les animaux, et je sais que j’ai perdu les lutins, que j’ai dû vendre. Mais je vais tenter de récupérer les pauvres dindes.
Puisque j’ai fait mes preuves dans l’art de l’esbroufe, je dois bien pouvoir continuer, en amenant cette fois les redoutables et abjects carnassiers d’humains à devenir de gentils véganes idiots. Apparemment, d’après toutes mes recherches, c’est un tout nouveau créneau porteur. Je sais qu’il y en a deux ou trois qui font leur gras avec ça. J’ai bien noté leur truc qui est de ne jamais évoquer la question (ou d’éviter que qui que ce soit la mette sur la table) de ce que peut devenir un pays comme la France quand il n’y aura plus de prairies de fauche, plus de landes pâturées, plus d’estives d’altitude, plus de bocage, plus d’étangs piscicoles, plus de champs de luzerne… enfin, plus rien de ce qui fait une campagne. Leur second truc, tout aussi noté, c’est de faire gerber de bonnes larmes bien épaisses aux Zamis-des-Zanimaux, en présentant quelques belles photos, bien gore, de bêtes massacrées dans quelque véritable « boucherie » d’abattoir, façon Ramzan Kadyrov… ou Wagner ! C’est assez efficace, et beaucoup plus simple à faire que de s’embêter à mettre en place de rigoureux moyens pour empêcher la souffrance animale. ANIMALE dis-je !, donc d’affronter aussi les Pol Pot d’aujourd’hui qui excitent tant les droites extrémistes dures, et autres pervers. À moins que ces véganes-là renient leur biologique nature… animale !
C’est très excitant, tout cela, n’est-ce pas ? Donc, comme eux, l’idée même de flouer tout le monde en massacrant les campagnes, et donc en détruisant la nature qui s’y est spécifiquement adaptée depuis des siècles, me réjouit au plus haut point, puisque, je le réaffirme, en matière de tromperie je suis un expert.
Bon, vous savez tout, et point trop n’en faut. Pas d’inquiétude à avoir sur mon sort, donc, ni pour mon avenir. Car le secteur de l’arnaque est définitivement et à jamais l’un des plus porteurs et des plus représentatifs de l’humanité, témoignant de fait de cet art du vivre ensemble et de l’aimez-vous les uns les autres qui animent béatement les simples d’esprit et les fumiers qui vivent du commerce de ces arguments-là.
Ne me remerciez pas de mon honnêteté, c’est cadeau. Si, si ! C’est plutôt à moi de dire merci à vous tous, terriens : vous m’avez permis de vous berner à satiété et de vous faire cracher sans broncher vos deniers à volonté. Votre bonté m’émeut, vraiment, du fond du cœur, puisqu’au moins j’ai su vous faire oublier un temps, et à chaque fois, chaque année, votre si précieux et si CHER pouvoir d’achat.
Vive la planète, vive Noël et joyeuses fêtes.
Sans moi, j’en ris déjà !
Bises virtuelles
P.S. : Pas la peine de continuer à m’écrire à Rovaniemi, ni même de chercher à y venir, je n’habite plus en Finlande. J’ai tout vendu, y compris la succursale d’Angoulême. Outre le fait qu’on se pèle le jonc à en crever sur ce pôle et que j’en avais plus que ras la hotte de déneiger la piste d’envol à traîneau chaque fois que je devais aller chercher mon pain, je n’ai pas trop envie de moisir en prison après cette mise au point fort distrayante. J’ai vu la cellule de mon pote, je n’aime pas, surtout la déco. Et c’est petit. Donc, j’ai accepté l’offre d’un autre ami, président au Venezuela : il m’a proposé une modeste villa qui vient de se libérer à Punta Araya, après que son propriétaire, un charmant oligarque de l’ancienne Petrograd, se soit bêtement déglingué la tronche, avec sa gentille petite famille, dans son bel hélico. Une subite fuite d’huile de moteur, à ce qu’il se dit.
Il aurait été stupide de refuser si aimable proposition, d’autant que, disposant de plusieurs hangars remplis à ras bord de jouets et autres cadeaux achetés en vue des fêtes, j’ai tout envoyé par charters vers Caracas en guise de remerciements. C’est le moins que je pouvais faire quand ce président me l’a aussi intelligemment demandé sur un ton aussi gentiment persuasif. C’est pour réaliser une grandiose et généreuse distribution de cadeaux à tous les disetteux, guenilleux et autres traîne-misères de favelas, a-t-il expliqué. Une belle action, donc, qui, bien loin de servir les seules prochaines élections comme de mauvaises langues le diraient, aidera à rendre compréhensive la populace, le jour où l’homme fort du Venezuela devra enrayer la phagocytose des paysages par les gourbis, taudis et autres masures qui enlaidissent la vue depuis les beaux quartiers. Ah, la divine corruption ! Parce qu’elle est divine dans ces pays-là. Si, si ! Chaque miséreux sait que sa misère est la volonté de Dieu, et qu'il doit l'en remercier puisque cet enfer-là lui permettra d'accéder au paradis. Sous réserve, s'entend, qu'il prenne tout en pleine tronche sans se rebeller, sans la ramener ! Tout celà obligeant, hélas! ces pauvres riches, qui craindraient pour leur intégrité physique et pour le maintien de leurs justes privilèges, à bien maintenir à flot ces si providentielles églises. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour avoir l'apanage de rester au top 1 du palmarès des pays les plus corrompus du monde. Il en faut de la volonté et de l’ingéniosité pour cela, vous savez !
Je sais qu’un peu partout dans le monde les parents sauront expliquer à leurs enfants combien le fait qu’ils acceptent de ne pas avoir de cadeaux, cette année, est un très beau geste de solidarité vis-à-vis des crotteux, qui prolifèrent par incapacité qu’à la pègre de là-bas à contrôler ses copulations. Un vrai problème, ce contrôle des copulations, vraiment ! Merci donc à tous pour votre générosité et votre bon sens.